Partager la publication "Pourquoi valoriser le capital immatériel de l’entreprise ?"
La valeur d’une entreprise repose sur ses actifs matériels et immatériels. Or, la comptabilité traditionnelle ne valorise pas ou très peu le capital immatériel, pourtant créateur de richesse. En effet, même si les sociétés cotées intègrent de plus en plus d’immatériels dans leur comptes (notamment depuis les récentes évolutions des IAS-IFRS : brevets, marques, propriétés intellectuelles, …), la plupart des entreprises ne mesurent pas cet actif « gazeux » dans leur comptabilité. Ce n’est qu’au moment d’une acquisition (ou cession) ou d’une introduction en bourse que cette valeur intangible de l’entreprise se révèle de façon intuitive et empirique par le prix de marché, à travers le montant des transactions ou de la capitalisation boursière. Dans ce cas, cet écart constaté au bilan comptable reste cependant approximatif, on parle alors de « goodwill ».
De façon plus générale, les dirigeants et managers ont maintenant intérêt à se pencher davantage sur les composantes et les mécanismes de création de cette valeur immatérielle.
QUELLES SONT LES COMPOSANTES DE CET ACTIF ?
La base essentielle repose sur le capital humain. Sans cet actif « moteur », aucun autre capital ne saurait se développer. Selon l’Observatoire de l’Immatériel, ce que les dirigeants et employés construisent en terme de capital structurel interne à l’organisation («tout ce qui reste dans l’entreprise à la fin de la journée»), permet de bâtir un capital avec les parties prenantes de l’environnement externe («tout ce qui relie l’entreprise à son environnement»). Tous sont interdépendants, évolutifs, distinctifs et compétitifs, plus ou moins importants selon le marché cible et les secteurs d’activité, complémentaires au capital matériel existant (bâtiments, bureaux, machines, équipements, véhicules, ..). Sans vouloir codifier une classification type, je propose un repère visuel pour leur donner un sens commun, évolutif et non limité :
POURQUOI MESURER CE CAPITAL IMMATÉRIEL ?
COMMENT LE VALORISER ?
On combine en général les approches qualitatives, quantitatives et financières. De la stratégie, se déclinent des indicateurs socio-économiques selon une temporalité immédiate à court terme ou potentielle à moyen/long terme. Les actifs immatériels sont ensuite notés et pondérés selon une décomposition par critères, pour aboutir à une valorisation financière du capital immatériel selon des méthodes et techniques éprouvées. Ce modèle sert ensuite à piloter les flux immatériels qui vont générer de la valeur et faire grandir l’actif. C’est une approche complémentaire aux outils existants puisque elle aide à évaluer et mesurer les retours sur investissements immatériels pour guider et prioriser les décisions.
OUI, il existe bien un retour sur investissement dans le capital immatériel, qui se vérifie dans les entreprises qui le pratiquent, puisqu’ils génèrent des profits futurs. C’est un enjeu clé pour les dirigeants. Il suffit de s’en occuper avec des méthodes fiables qui permettent de repérer, identifier, apprécier, mesurer, valoriser, enregistrer, tracer, suivre, piloter, préserver et partager les flux immatériels . Cela pré-suppose l’existence d’un modèle organisationnel stratégique (voir Modèle d’Excellence) et une mentalité extra-comptable avec des outils de management adaptés et modulaires (voir Evolution de la fonction finance).
Gaël Oclit.
Merci à toutes ces sources :
Alan FUSTEC – Bernard MAROIS (2006) : Valoriser le capital immatériel de l’entreprise – Editions d’Organisations
Laurent CAPPALLETTI (2012) : Le contrôle de gestion de l’immatériel – Dunod
Mary ADAMS – Michael OLEKSAK (2010) : Intangible capital – Putting knowledge to work in the 21st century organization
L’Observatoire de l’immatériel http://observatoire-immateriel.com/
Référentiel français de mesure de la valeur extra-financière et financière du capital immatériel des entreprises : Thésaurus-Bercy Volet 1 (2011) et Volet 2 (2015)
Ricol Lasteyrie Corporate Finance, membre du réseau EY (2016) : Profil financier du CAC 40 – 10ème édition